ABSENTA
La Fada Verda de
la Creació
Talment una mare o una
amant, a l'Absenta se l'estima amb tota l'ànima, amb el cor sencer, fins al moll dels ossos, fins i tot quan les situacions son més adverses d'allò que és habitual; goso
afirmar que aleshores encara se l'estima més. Perquè notar el diví aiguardent davallant per les entranyes és com introduir-se al ventre de la terra, com visitar Isis
en un somni agredolç,
com fer una catarsi tan profunda que cap excavadora física mai no arribarà als racons que ateny l'elixir de Notre Dame la Verte. L'abisme per on deambulem ens atorga una sensació tremenda, terrible, de
soledat infinita i és llavors quan apareix Ella, la verda, la Creadora, la
tendra amiga que mai no serà tangible, però sempre fidel, mentre continuem limitats a les dimensions de
la denominada vida. Per tot plegat i moltes coses més que oblido, ofereixo un homenatge sincer a aquesta femella procedent d'altres esferes i que tantes estones malagradoses ens
ajuda a suportar.
On t'aime à mourir
La complainte de la butte, de Jean Renoir (lletra) i Georges Van Parys (música), interpretada, aquí, per Cora Vaucaire
«Aimer
jusqu'à l'impossible c'est possible».
Arkudtohv Bëis
Au bistro
Jean Béraud, 1908
|
Absinthe Robette
Privat-Livemont, 1896
|
Verre d'absinthe et
carafe
Vincent Van Gogh, 1887
|
|
La buveuse d'absinthe
carte-postale
|
«Tout en t'attendant j'ai pris trois
absinthes, / et compté trois fois les
heures qui tintent. / C'est bien fini! Mon verre est vide. Une autre
absinthe! / Je veux me saouler à rouler par terre, / comme un vrai cochon.
Quant à toi, ma chère, / si quelque regret te ramène ici, / et que tu
me voies sous les pieds des tables, / ne t'arrête pas et va-t'en au
diable!... / J'ai le coeur trop sale en ce moment-ci. / Je ne t'attends
plus et prends des absinthes / sans me soucier des heures qui tintent... /
Holà! garçon! Mon verre est vide!... Une autre absinthe!»
Gaston
Couté
|
La buveuse d'absinthe
Picasso,
1901
|
|
Au café
Jean Béraud, 1908
|
Absinthe Ducros fils
Leonetto Cappiello
|
La muse verte
Albert Maignan, 1895 |
|
Absinthe Pierrot
Lucien
Metivet, 1911
|
«Absinthe,
je t’adore, certes! / Il me semble, quand je te bois, / humer l’âme
des jeunes bois, / pendant la belle saison verte! / Ton frais perfum me déconcerte,
/ et dans ton opale je vois / des cieux habités autrefois / comme par une
porte ouverte. / Qu’importe, ô recours des maudits! / que tu sois un
vain paradis, / si tu contentes mon envie; / et si, devant que j’entre
au port, / tu me fais supporter la Vie, / en m’habituant à la Mort.»
Raoul
Ponchon
|
Une buveuse d'absinthe
Picasso
|
|
L'absinthe
Edgar Degas, 1876
|
Absinthe Terminus
Tamagno, 1892
|
La buveuse d'absinthe
Léon Spilliaert
|
|
Au café
Jean Béraud, 1908
|
«Avec les
fleurs, avec les femmes, / avec l'absinthe, avec le feu, / on peut se
divertir un peu, / jouer son rôle en quelques drames. / L'absinthe bue un
soir d'hiver / éclaire en vert l'âme enfumée, / et les fleurs, sur la
bien-aimée / embaument devant le feu clair. / Puis les baisers perdent
leurs charmes, / ayant duré quelques saisons. / Les réciproques
trahisons / font qu'on se quitte un jour, sans larmes. / On brûle lettres et bouquets / plus le feu se met à l'alcôve. / Et, si la triste vie est sauve, / reste l'absinthe et ses hoquets. / Les portraits sont mangés des flammes: / les doigts crispés sont tremblotants... / On meurt d'avoir dormi longtemps / avec les fleurs, avec les femmes.»
Charles
Cros
|
Bouteille de Pernod et
verre
Picasso, 1912
|
|
Les
buveurs d'absinthe
Jean
Béraud, 1908
|
Absinthe oxygénée
Cusenier
Tamagno, 1896
El personatge principal és l'actor Joseph-François Dailly (1839-1897) |
La
buveuse d'absinthe
Félicien
Rops
|
|
Absinthe Rosinette
testimoni
històric d'una absenta rosa,
no pas roja
|
«Salut,
verte liqueur, Némésis de l’orgie! / Bien souvent, en passant sur ma lèvre
rougie, / tu m’as donné l’ivresse et l’oubli de mes maux; / j’ai
vu plus d’un géant pâlir sous ton étreinte! / Salut, sœur de la Mort!
Apportez de l’absinthe; / qu’on la verse à grands flots! (...) Pour
moi, qui ne veux pas atteindre la vieillesse, / je veux contre ta force
essayer ma faiblesse, / combattre contre toi, t’étreindre corps à
corps. / Je veux voir, aujourd’hui, dans un duel terrible, / si tu peux
soutenir ton titre d’invincible: / notre témoin sera la mort!.»
Valéry
Vernier
(Durant
molt temps aquest poema, «Oda a l'Absenta», fou atribuït a Alfred
de Musset)
|
Buveuse
d'absinthe
Picasso,
1901
|
|
Buveuse d'absinthe
Picasso
|
Absinthe J. Édouard
Pernot
Leonetto Cappiello, 1902
|
La lettre
Jean Béraud, 1908
|
|
Piják absintu (El bevedor d'absenta)
Viktor Oliva, 1901 |
«Ils
buvaient de l'absinthe, / comme on boirait de l' eau. / L'un s'appelait
Verlaine, / l'autre, c'était Rimbaud. / Pour faire des poèmes, /
on ne boit pas de l'eau. / Toi, tu n'es pas Verlaine, / toi, tu n'est pas Rimbaud, / mais quand tu dis "je t'aime", / oh mon dieu, que c'est beau, / bien plus beau qu'un poème, / de Verlaine ou de Rimbaud.»
Barbara
«L'absinthe, c'est l'essence de Paris ou mieux son esprit.»
Benoît
Noel
|
Absinthe Blanqui
Nover
|
|
Scène de bistro
Jean Béraud, 1908
|
Absinthe Gempp Pernod
Leonetto Cappiello, 1901
|
Monsieur Boileau au
café
Henri de Toulouse-Lautrec,
1893
|
|
Distillerie de Rebais Cartell propagandístic |
«Adorée ainsi
qu'une sainte, / baisée autant qu'une maîtresse, / je suis la fidèle
traîtresse, / le poison, le beaume, l'absinthe. / Je suis l'île toujours
ouverte, / au rêveur naufragé qui souffre / un ciel de flammes et de
soufre / l'intarissable muse verte / close au cristal de mes rivages / je
suis une mer d'émeraude, / où toujours la tempête rôde, / mais
dissimule ses ravages. /
Je suis le sourd hamac qui berce / les douleurs d'amoureux mensonges, / je suis l'oubli, je suis le songe, / le désert sans fin qu'on traverse / la roue invisible et dentée qui doucement saisit et broit, / le sphinx qui se fait une proie / de ce qui passe à sa portée. / Il est mien celui qui me goûte. /Grisé par ma senteur perverse, / regarde ce peuple qui verse, / en tremblotant, l'eau goutte à goutte / sans voir -esclave de mes charmes, / et fidèle jusqu'à la tombe- / que chaque goutte d'eau qui tombe.» Jérôme Doucet |
Le
buveur d'absinthe
Edouard Manet
|
|
Dans
un café à Arles
Paul
Gauguin, 1888
|
Absinthe
Bourgeois
Grand
Chat, 1902
|
Buveuse d'absinthe
Jean-Louis Forain, 1885
|
|
Absinthe Cousin Jeune Eugène Ogé, circa 1900 |
«Oh, Absenta! / Verda fada de la Creació! / T'invoquem aquesta nit de
lletres / que, esperem, també sigui verda, / en tots els sentits, /
perquè ens facis la vida lleugera / i que la Mort ens sigui plaent! / Oh,
tu, Absenta! / Sensual Mussa de l'Art i la Bohèmia, / materialitza't
aquí, ara!, / i embriaguem-nos tots, / oh, Absenta!, / amb la teva
presència!.»
Emili
Gil
(Fragment
d'una invocació realitzada la nit del 23 d'abril de 2003, durant l'espectacle «Absenta, homenatge a la Fada Verda de la Creació», al llegendari tuguri de l'ALADERN)
|
Buveur d'absinthe
Daniel Ihly, 1902
|
|
Buveurs d'absinthe Jean-François Raffaëlli, 1861 |
Absinthe Vichet cartell publicitari |
La
buveuse d'absinthe
Félicien Rops, 1889
|
|
Absinthe Parisienne Pierre Gélis-Didot i Louis Melteste, 1897 |
La Fada Verda | Emili Gil amb l'amant fidel, a l'ALADERN, una nit barcelonina de 2004 | |
Aristide Bruant |
Cartell anònim, 1910
|
Paul Verlaine |
Cap comentari:
Publica un comentari a l'entrada